" ....... marchands de croustillons, tir à la carabine, plantent leurs modestes métiers qui, trois jours durant, égaient la jeunesse. Courant et gambadant sous les roulottes, les garnements, en dépit des sages conseils et des menaces des parents, jouent à cache-cache, non sans escalader quelques murs, tirer quelques sonnettes, ou même au risque de se tuer, saute la grille du cimetière. Cette ducasse annuelle, connue à plusieurs lieues à la ronde est très fréquentée surtout le mardi de la Saint Jean à cause du "Caudia". Le matin, les jeunes gens portant pantalon blanc et ceinture rouge, précédés d'une musique endiablées, parcourent la commune récoltant l'argent destiné à acheter des mastelles et du lait. Jadis des cavaliers aussi nombreux que pittoresques les accompagnaient. Le soir venu, le cortège rentre. Les curieux s'assemblent autour du marronnier où sont suspendus les chaudrons contenant du pain et du lait. Bientôt, les flammes joyeuses s'élèvent et la bouillie est cuite et distribuées aux assistants. Jadis, au temps de Jean Bastien, grand ordonnateur du chaudeau, la cérémonie avait l'allure d'un rite. Pendant un demi siècle, ce brave homme présida à ses agapes villageoises et l'on peut dire que ce fidèle gardien de la tradition donnait à ses fonctions un relief incontestable. |
Texte de Monsieur Walter Thibaut
date inconnue.
(Journaliste socialiste dans le magazine "AZ" de même opinion avant 1940) |