Dès 1979 l'édifice présentait des signes de délabrement flagrant, en effet un courrier, datant du 23 octobre 1980, entre les membres du Conseil de Fabrique d'église l'atteste :
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Je saisis cette occasion pour vous rappeler ma lettre du 11.6.79 faisant état du danger que représente pour le publique l'élabrement des contreforts à côté de l'entrée principale (actuellement fermée) de l'église.
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L'entrée principale du bâtiment était effectivement fermée en effet les colonnades séparants les vitraux de la façade se désagrégeaient.

Ce même courrier nous informe de l'état précaire de la construction :
 

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Les membres du Conseil de Fabrique d'église de Bois-d'Haine me chargent d'attirer votre attention sur le mauvais état de la flèche du clocher de l'église ainsi que de deux clochetons. Plusieurs lourds morceaux de fer sont déjà tombés devant l'église ayant pu provoquer des accidents graves. C'est à dire l'urgence des travaux à effectuer et le sérieux du problèmes.
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De 1980 à 1988, la Fabrique d'église multiplie les démarches pour obtenir de l'Administration Communale les travaux urgents de réparation du clocher, pour des motifs évidents de sécurité.

Plus de quarante lettres s'échangèrent :

- Fabrique d'église / Administration communale,
- Fabrique d'église / Gouverneur de province,
- Fabrique d'église / Ministres,
- Gouverneur de province / Fabrique d'église,
- P.S.C. / Fabrique d'église,
- Administration communale / Gouverneur de province.
 
En 1987, suite à une lettre de Ministre et une pétition faite par les habitants de la place, l'Administration Communale place un auvent  et des barrières. Ce qui permit de réutiliser l'entrée  principale fermée depuis 1978 !
Daté du 24 mars 1988, l'Administration Communale écrit à la Fabrique d'église :

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Concerne : église St-Jean Baptiste à Bois-d'Haine : restauration du clocher et des trois clochetons - désignation de l'auteur de projet.

 Nous avons le plaisir de vous informer que le Conseil Communal, en séance du 1/07/87, a décidé de faire procéder aux travaux dont question sous rubrique et que le Collège Echevinal a désigné le bureau d'étude I.G.R.E.T.E.C. pour l'étude du dit projet.

Nous ne manquerons pas de vous tenir au courant de la suite réservée à ce dossier.


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Le lecteur attentif aura remarqué les huit mois de différence ?

Le 2 juin 1989, le Conseil Communal fait rentrer dans le plan triennal 89-90-91 les réparations de l'église, le revêtement d'ardoises du clocher et des trois clochetons, ainsi que la restauration de la façade. Estimation des travaux plus ou moins 11.384.931 francs tva comprise.

Suite à la parution d'un article de presse, le 6 juin 1989, la Fabrique d'église demande l'état d'avancement du projet à l'Administration Communale. Celle-ci répond le 18 décembre 1989..
(Nous ne possédons pas ce texte)

Le 22 décembre 1989, un nouveau rapport d'I.G.R.E.T.E.C. avance le chiffre de 32.068.491 francs.

L'Administration Communale décide alors de retirer du plan triennal les travaux prévus.
 
Le 26 janvier 1990, suite à l'ouragan, le bourgmestre décide de fermer l'église et convoque l'abbé Papeleux pour lui annoncer la décision qu'il a prise, c'est à dire démolir celle-ci et envisager la construction d'une nouvelle bâtisse.

A cela la Fabrique d'église tente de négocier un projet commun avant la démolition, il est vrai que la région compte pas mal d'expérience malheureuse à ce niveau !

Une proposition de contre-expertise proposée le 30 janvier est accordée et devra être soumise à l'Administration Communale dans les trois jours.
 

Le 1er février donc, deux architectes et un ingénieur civil en construction concertés remettent un rapport en soulignant la non urgence de la démolition, mais plutôt une concertation.
A ceci, il était prévu de vérifier par des experts la flèche du clocher pour le 16 février au plus tard.

Le mercredi 14 février, le bourgmestre convoque les membres du Conseil de Fabrique d'église et tente de lui faire signer une déclaration comme quoi ils acceptent la démolition de l'édifice et en contre-partie de reconstruire un lieu de culte avant la fin de la législature.


La Fabrique d'église n'accepte pas cette proposition  :

    • Signée uniquement par elle;
    • Sans aucune proposition d'association au projet.
Après avoir délibéré, le lundi 19 février, elle transmet une lettre au bourgmestre lui signifiant :
    • qu'elle ne peut envisager la démolition;

    •  
    • que le caractère d'urgence de dépose de la flèche n'est pas prouvé à ce jour;

    •  
    • que les rapports d'I.G.R.E.T.E.C. ne signale nulle part la notion de danger qui justifieraient les mesures d'urgences;

    •  
    • que l'architecte est toujours convaincu de pouvoir restaurer l'édifice pour une vingtaine de millions tout compris.
La menace se précisant l'a.s.b.l. Saint Jean-Baptiste prend conseil le samedi 17 février auprès du bureau d'avocats de maître Teyssen, avocat au barreau de Bruxelles.

Le 18 février, engagement d'une procédure en référé (Art. 584 du code judiciaire) pour non respect du Décret Impérial de 1809 et de l'A.R. de 1824.

Le 21 février 1990 les travaux de préparation pour procéder à l'enlèvement des toits du clocher et clochetons débutent. Le même jour l'action en référé est rejetée pour faute de procédure.

Le 22 février, le chef de service des travaux s'empare de la clef de l'église sans l'assentiment du curé.

Plainte est déposée par les Présidents de la Fabrique d'église et de l'a.s.b.l. Saint Jean-Baptiste auprès de la gendarmerie. Celle-ci instruit sur l'ordre du parquet de Charleroi.

Il n'y a toujours  pas d'arrêté signé par le bourgmestre ni d'autorisation de démolition du Ministre de la Justice (A.R. du 16/08/1824).

Le 23 février, un recours est introduit auprès de la cour d'appel de Mons, jugé recevable il est fixé le 27 février à 14 heures 30.

Le même jour, fin d'après-midi, les travaux d'enlèvement des divers toits s'achèvent.


Le 26 février, l'abbé Papeleux est convoqué pour recevoir l'arrêté de démolition.

Le 27 février, la cour d'appel de Mons prononce l'arrêt des travaux de démolition.

D'autres actions en justice sont alors entreprises. Après quelques échauffourées dignes d'un certain village italien que nous connaissons tous; l'édifice fut ouvert au public par jugement le 23 août de la même année.

A ce jour l'église est toujours debout et dans le même état ... ! 

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Sources :  Fabrique d'église de Bois-d'Haine;
Autres.
Photos : a.s.b.l. La Cense du Caudia.
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Dernières modifications le 24 janvier 2002.