A l'origine la terre de Bois-d'Haine faisait partie de la paroisse de Haine-Saint-Paul et de l'Evêché de Cambrai. Celle-ci relevait alors de l'abbaye de Bonne-Espérance a qui l'évêque diocésain Nicolas avait donné cette paroisse.( 3)

Cette abbaye devait son origine à un gentilhomme nommé Regnier, seigneur de la Croix qui abandonna vers 1126 sa ferme de Ramignies, située à Merbes-Saintes-Marie aux religieux de l'ordre des Prémontrés.

En 1186, Jacques de Guise signale Bois-d'Haine comme relevant du doyenné de Binche dans une liste de communes protestant contre de nouveaux impôts.( 3)

En 1225, l'abbaye de Bonne-Espérance transfère à l'Abbaye Saint-Feuillien au Roeulx la paroisse de Haine-Saint-Paul et par conséquent Bois-d'Haine.

En 1260, avec sa mère Marie, le seigneur de Fayt, Gilles du Sart cède à l'abbaye de Saint-Feuillien au Roeulx, 1/3 des dîmes de Fayt et de Bois-d'Haine.( 13)

C'est en 1314, que par un acte solennel le seigneur de Boussoit Jean Sausses, de qui relevait la terre de Bois-d'Haine, transmet le bénéfice de celle-ci à l'Abbaye de Bonne-Espérance.

Le catulaire de cet Abbaye mentionne la fondation de la capellenie de Bois-d'Haine par Jean Sausses, chevalier et sire de Boussoit :

L'an 1315, le mardi devant St-Laurenth, au mois d'aoust, messire Jehan SAUSSES, Sire de Boussoit, fonda une capellenie en sa ville "dou bos de haine en le paroche de hainne St pol en le honneur St Jean bapt." et y attacha des revenus de concert avec quelques habitants de Bois-d'Haine.
A cette époque, la paroisse de Haine-Saint-Paul dépend, depuis 1163 ( en 1138 ? ), de l'Abbaye de Bonne-Espérance, elle-même fondée en 1125. En effet il était courant que des paroisses dépendent d'une abbaye. L'autorité seigneuriale et ecclésiastique (celle de l'Evêque) proposait ou approuvait la chose. L'abbaye, par la voie de son supérieur, l'Abbé, s'engageait à assurer le service du culte dans la paroisse; en échange, elle pouvait y prélever une dîme, dont la forme et le montant étaient précisés, qui contribuait à l'entretien matériel de l'abbaye.
En l'an 1315, le vendredi qui suit le dimanche où on chante "Jubilate", Pierre, évêque de Cambrai, ratifie cette fondation au profit du bénéfice à St Jean Baptiste in Bosca Hanniae, retenant pour lui et ses successeurs, le droit de conférer, à chaque vacance, ladite chapellenie sur la présentation de l'abbé de Bonne-Espérance.
Dans le cas de Bois-d'Haine, l'Abbaye de Bonne-Espérance, avertie de la fondation, répond :
 
"Le vendredi après le dimanche où l'on chante le jubilate, en l'an du seigneur 1315". Elle loue cette fondation et promet que le service du culte sera assuré par l'un de ses religieux. Par ailleurs, il semble que la première chapelle fut édifiée en 1362."


Effectivement, jusqu'à la fin de l'ancien régime, les pères Prémontrés de Bonne-Espérance ont rempli les fonctions de curé de Bois-d'Haine.
 

Le 24 novembre 1602 Guillaume de Berges, archevêque de Cambraÿ, à la réquisition de Jean Leclercq, curé de de Bois-d'Haine, y avait érigé une confrérie de Saint Jean-Baptiste, à condition d'y célébrer une messe tous les mercredis de l'année.
Fayt et Bois-d'Haine furent autrefois réunis et desservis par un même curé dépendant de la cure de Haine-Saint-Paul. Ce vicaire habitait alors Bois-d'Haine dont Fayt était considéré comme annexe au point de vue religieux; en effet :
D'après une note, le bénéfice de Saint Jean-Baptiste du Bois-d'Haine uni à la cure d'Haine-Saint-Paul en l'an 1603  consistait en :
    3 journels de prairie,
    la maison de cure du bois-d'Haine et jardin,
    onze florins de rente,
    4 journels de terre,
    et elle était chargée de 104 messes par an.
Cependant les habitants de Fayt ayant réclamé contre cet état de choses qu'ils considéraient comme préjudiciable à leurs intérêts spirituel, l'archevêque de Cambrai l'érigea en cure en lui annexant Bois-d'Haine comme secours en 1763.( 3)

En 1773 la Chapellerie de Bois-d'Haine est à son tour érigée en église paroissiale.

 Le 14 août 1773, l'archevêque de Cambrai, à la demande des paroissiens de Bois-d'Haine, ordonne une enquête officielle de commodo et incommodo, en lui adjoignant celle de Fayt comme succursale. Le projet d'érection de ces deux paroisses fût affiché à la porte du ??? à Binche et à la porte de l'archevêché de Cambrai.
Les moines de Bonne-Espérance conservèrent le service de la paroisse jusqu'au concordat de 1803.

En 1842, le clergé séculier régit la paroisse en remplacement des religieux prémontrés. L'acte de donation officiel au diocèse de Tournai date, semble-t-il de cette année.

Bois-d'Haine céda pendant un certain temps "Jolimont" à la paroisse de Haine-Saint-Paul.

Monsieur Harou s'exprime comme suit dans ses notes sur
Bois-d'Haine :

"Si nous signalions plus haut la singulière situation faite à Jolimont, nous nous trouvons au point de vue spirituel en présence d'une aussi bizarre anomalie. Une église romane placée sous le vocable Saint-Hubert et construite en 1866 dessert l'agglomération qui constitue la paroisse de Jolimont. C'est une facilité accordée aux fidèles. Mais qu'un habitant de la dépendance de Bois-d'Haine vienne à mourir, la situation change. Son corps, à la sortie de l'église de Jolimont, sa paroisse, est juché sur un chariot de campagnard, laissant souvent à désirer sous maints rapports, et transporté au cimetière communal de Bois-d'Haine. Cette promenade funèbre de plus d'une lieue, au milieu de nombreuses populations et dans un cortège ridicule est peu propre à relever la dignité humaine et à inspirer le respect dû à la mort."

Début page en cours.
Sources : Félix Duval - Bois-d'Haine "Cité du Caudia".
Albert LEYSBETH, s.j.
Autres.
Accueil source. Accueil culte. Origine.
Dernières modifications le 24 janvier 2002.