Serait-ce l'origine du folklore ? |
Les archives de l'abbaye des Prémontrés
signalent que le Pape Grégoire III ordonna l'établissement
du culte catholique à Saint-Vaast où florissait la religion
druidique.
Des fouilles firent découvrir, paraît-il
à Saint-Vaast et à Fayt-Lez-Manage, des traces indiscutables
de cette religion.
Se basant sur ces faits, certains auteurs prétendent
que les chaudeaux ne seraient qu'une réminiscence des fêtes
solsticiales des druides, données à l'occasion de la consécration
de jeunes guerriers que l'on faisait courir parmi les brandons ardents.
Les catholiques d'alors en assimilant la religion
de nos ancêtres auraient donné aux fêtes solsticiales,
le caractère que nous leur connaissons aujourd'hui. (15)
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Une autre version ou la continuité
d'un rite ? |
Vers l'an 1300, le seigneur de Boussoit à
qui appartenait Bois-d'Haine dut renoncer à cette dernière
terre au profit des moines prémontrés.
La dîme fut perçue par les moines
de la paroisse de Fayt. Le jour du paiement de cet impôt, le lundi
et le mardi de la Saint Jean, les prémontrés organisaient
un déjeuner pour les gens de Bois-d'Haine.
La fête se déroulait sous un immense
marronnier à proximité d'une chapelle dédiée
à Saint Jean-Baptiste.
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Souvent considérée comme une
autre version (quid) ? Mais aussi une continuité ? |
La dîme ayant été abolie
après la tourmente révolutionnaire et libératrice
de 1789, les villages n'en étaient guère fâchés.
La famille Delval, ancienne famille de Bois-d'Haine
ne voulut point laisser tomber dans l'oubli la cérémonie
de la bouillie sous le marronnier que le seigneur n'offrait plus puisqu'il
ne recevait plus la dîme.
A la Saint Jean-Baptiste, patron du village,
les Delval se mirent en quête de lait, pain, sucre, bois, et cetera
...
A la soirée, les habitants furent convoqués
sous le marronnier de la Place de l'Église où le célèbre
"brouet" appelé "Caudia" fut préparé et servi à
chacun d'eux dans l'allégresse générale.(15)
Victor Hoyau.
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Remonter le temps ... |
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Cette très vielle cérémonie
qui a persisté à travers les temps et qui par certains de
ses détails semble rappeler la fête des arbres, avec lustration
par le feu et par le lait ; la région étant jadis couverte
de forêts et compta plus d'un sanctuaire druidique ; on sait que
les druides entouraient les arbres d'une vénération spéciale.
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On raconte aussi qu'il y eut autrefois dans la
région une disette au cours de laquelle les seigneurs distribuèrent
des vivres. Commémoration de ce dernier fait et réminiscences
du culte des arbres se sont interpénétrées et on leur
doit la cérémonie archaïque du "Caudia" qui s'accomplit
sous l'énorme marronnier ornant la place.
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"Terres et gens de Wallonie" de M. A. Jacquemin.
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Et
pourquoi pas ? |
Cette coutume, "le Caudia", date de 1411.
A son origine elle consistait dans la délivrance gratuite de bols
de lait chaud avec sucre et mastelles aux nombreuses mères de famille
qui venaient mettre leurs enfants sous la protection de Saint Jean patron
de Bois-d'Haine.
Après 1715, la fête abandonna
lentement son caractère religieux et se célébra le
mardi suivant le 24 juin. Le Chaudeau est en quelque sorte le point central
de réjouissances publiques organisées à l'occasion
de la fête annuelle.
Ouvrage "Le Centre" édité
à l'occasion du centenaire de notre pays.
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Interprétation ? |
S'il faut en croire le vox populi, qui n'est
peut être pas le vox deï, cette coutume ne serait qu'une des
nombreuses dégénérescences de la fête des Rois.
Voici ce qui viendrait à l'appui de cette opinion :
Autrefois, le mardi de la fête
communale, chaque famille se réunissait à la table
de son chef et y mangeait la soupe au lait traditionnelle ; peu à
peu cette coutume s'altéra et ce repas d'intime et de privé
qu'il était au début devint public.
On voyait alors tout le monde assister à
la messe et manger, l'office terminé, la soupe en commun sur la
grand-place.
Enfin, par la suite, cette cérémonie
subit encore certaines modifications et se fit à la tombée
de la nuit. Quelle que soit l'origine de cette cérémonie,
elle est très populaire à Bois-d'Haine et attire chaque année
une foule considérable.
Le campagnard avec son aspect caustique l'a
baptisée du nom de "Chaudia" (chaude eau) voulant sans doute affirmer
par-là qu'il n'est pas dupe de certaines supercheries employées
dans des moments de presse et de grande affluence de monde.
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